Daté Adja Fodjo, une maîtresse d’école de 35 ans et mère de 2 enfants, a été accusée d’avoir volontairement brûlé à l’eau chaude les mains d’une écolière de 7 ans, en classe de CE1. Les faits se sont passés le lundi 13 octobre 2014, à l’Ecole primaire 2 de Kouassi Nawa. L’affaire a failli être étouffée par les collègues de l’enseignante, en complicité avec le tuteur de la fillette.
Mais un informateur anonyme a saisi le chargé de programme Protection et éducation de l’Onef (Organisation nationale pour l’enfant, la femme et la famille), à Bondoukou. Daté Adja Fodjo a soupçonné la petite Abouadjé Eunice Lysania d’avoir volé de la viande dans la sauce de son collègue. En guise de châtiment, l’institutrice a plongé les mains de l’écolière dans une eau bouillante.
Informé, Gnéblé Labé (chargé de programme Protection et éducation de l’Onef) s’est rendu dans de village de Kouassi Nawa, le 23 octobre, pour enquêter sur la véracité des faits. Les échanges avec les enseignants, en présence du tuteur de la fillette, n’ont pas permis de faire la lumière sur la raison des blessures et sur l’identité de l’auteur de ces sévices.
«Tous ayant refusé de dire comment les brûlures ont apparu sur les mains de l’enfant de 7 ans », raconte un témoin. Qui a dénoncé de «nombreuses incohérences» dans les propos de ses interlocuteurs. L’affaire prend une autre dimension quand le défenseur des droits de l’enfant a saisi le Commandant de la brigade de gendarmerie.
Ce dernier convoque la petite Lysania, son tuteur, la maîtresse désignée par l’informateur anonyme, et les responsables de l’Inspection de l’enseignement primaire (IEP) dont dépend l’école. Face aux gendarmes, ils ont affirmé que l’enfant s’est brûlée accidentellement en tombant dans de l’eau bouillante, lors d’une partie de jeu. Affirmation soutenue par la concernée.
Mais une zone d’ombre demeure : à part les mains, aucune autre partie du corps de l’écolière ne présente de marques de brûlure. Gnéblé Labé n’est pas dupe. Convaincu qu’Abouadjé Lysania a reçu des consignes de ne pas dénoncer sa maîtresse. L’affaire est portée devant le tribunal.
Après plusieurs ajournements du procès, le verdict est tombé le jeudi 5 février. L’institutrice qui a reconnu les faits est écrouée. Elle a été condamnée à une peine d’emprisonnement ferme de 3 ans. En sus, elle devra payer 500 000 Fcfa à titre de dommage et intérêt à sa victime. Mais quel est le sort réservé aux complices ?
AK une correspondance particulière
Le Sursaut
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